Un chien sur le banc des accusés, jugé pour avoir mordu une femme. Voilà le point de départ du premier long-métrage de Laetitia Dosch en tant que réalisatrice, "Le Procès du Chien". Et croyez-nous, ce film est tout sauf un simple délire.
Dosch nous plonge dans un univers judiciaire à la fois familier et complètement loufoque. April, une avocate au bord de la crise de nerfs (interprétée par Dosch elle-même), se retrouve à défendre Cosmos, un chien accusé d'avoir défiguré une femme. Le pitch semble sortir tout droit d'un épisode de Black Mirror, mais Dosch en fait une comédie acide qui gratte là où ça fait mal.
Le vrai génie du film, c'est sa capacité à utiliser l'absurde pour mettre en lumière des questions brûlantes de notre société. À travers ce procès improbable, Dosch aborde de front des sujets comme les droits des animaux, le féminisme, et notre rapport à la nature. Et elle le fait avec un humour mordant (sans mauvais jeu de mots) qui vous fera rire jaune plus d'une fois.
Mais ne vous y trompez pas, derrière les situations cocasses et les répliques qui font mouche se cache une réflexion profonde sur notre humanité. Dosch pose des questions qui dérangent : sommes-nous vraiment si différents des animaux ? Nos lois sont-elles adaptées à la complexité du vivant ? Et surtout, que dit notre traitement des animaux sur nous-mêmes ?
Le casting est un véritable feu d'artifice. François Damiens en maître de chien marginal est tout simplement hilarant, tandis que Jean-Pascal Zadi en dresseur passionné vole la vedette dans chacune de ses scènes. Mention spéciale à Anne Dorval, dont la performance en avocate de la partie adverse est un modèle de mauvaise foi jubilatoire.
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Mais la vraie star du film, c'est Kodi, alias Cosmos. Ce croisé Griffon, lauréat de la Palm Dog 2024, livre une performance canine digne des plus grands. Tantôt attendrissant, tantôt inquiétant, il porte sur ses épaules (ou plutôt ses pattes) tout le poids moral du film. Un tour de force qui prouve que parfois, le meilleur acteur sur un plateau peut être à quatre pattes.
Dosch ne se contente pas de nous faire rire, elle nous pousse à réfléchir. Son film est un miroir tendu à notre société, révélant nos contradictions et nos hypocrisies. La fin, aussi audacieuse qu'inattendue, vous laissera avec plus de questions que de réponses - et c'est tant mieux.
"Le Procès du Chien" est bien plus qu'une simple comédie sur un chien au tribunal. C'est une ode à la complexité du monde vivant, un plaidoyer pour plus d'empathie, et un rappel que parfois, c'est en regardant nos amis à quatre pattes que nous comprenons le mieux notre propre humanité.
Alors, prêts à aboyer contre les injustices du monde ? "Le Procès du Chien" vous attend au coin de la rue. Un conseil : amenez des mouchoirs et votre sens de l'humour. Vous en aurez besoin.
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